De l’éthique en politique

Selon Montaigne il n’y a rien de plus vertueux que l’exercice d’un mandat politique.

L’actualité démontre que la vertu, de nos jours, est une chimère. Les affaires ne cessent d’insister sur la vénalité de nos hommes et de nos femmes politiques.

Les nombreux avantages matériels que les politiques se sont octroyés (crédits, retraites, cumuls de mandats, projet de carrière par recasements, fiscalité avantageuse par le système des indemnités…), la reconstitution d’une caste, la distorsion entre les promesses et les actions font que les citoyens jugent les hommes et femmes politiques indignent des missions qui leur sont confiées.

La colère monte, les votes de rejets concurrencent l’abstention. Il faut donc remettre la morale, l’honnêté et la probité au cœur du débat. Rappeler qu’il s’agit d’un mandat, donc de se mettre au service de, de faire au nom et pour le compte de, pour un temps, qu’il faudra penser plus court, avec un objectif d’efficacité. Redonner de la dignité à la fonction. Le non cumul des mandats dans le temps et dans l’espace y participe.

Comment peut on concevoir que pour obtenir la nationalité française, le principe de dignité, condition légale, exige un casier judiciaire vierge, l’absence de procédure pénale, fiscale, alors que pour le Premier des Français ou ses représentants nous n’ayions pas cette exigence ?

« Il n’y a rien d’autre dans la morale que le sentiment de la dignité » Alain. 

La morale en politique c’est agir selon l’intérêt de tous en obéissant selon la raison et non ses « passions ». Comment peut on être à la fois président d’établissement public, président de communautés d’agglomération, « président » d’une commune, président d’une assemblée départementale ou régionale, et ne pas risquer le conflit d’intérêts entre les différentes fonctions ?

« Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de sa durée” Montesquieu.

Il doit être fait place à davantage de transparence dans la gestion de la chose politique, gage d’honnêteté, d’égalité et de justice, autant de vertus recherchées que de qualités souhaitées.

Cette obligation d’éthique de nos dirigeants doit avoir comme corollaire une éthique du citoyen par et dans son engagement dans la démocratie, dans la chose publique.

Un sens civique difficile à exercer mais indispensable dans une société ou les individualités ou les lobbys priment. L’exemplarité, l’engagement désintéressé pour l’intérêt général telles doivent être nos vertus. Pas de république sans vertu selon Montesquieu.

Il serait civique et instructif de relire Montesquieu !