Pour réussir l’école, il faut des maîtres formés

La raison principale qui fait que l’école primaire ne fonctionne pas convenablement réside dans le fait que les maîtres ne sont plus formés. Le nouveau ministre propose de dédoubler les classes de CP et de CE1 dans les zones d’éducation prioritaire, mais qui va-t-il mettre en face des élèves ? Des maîtres qui ne savent pas enseigner.

Actuellement, par exemple, les étudiants des ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education) reçoivent en Master 2 quatre heures de formation pour l’apprentissage de la lecture au CP, ce qui est scandaleusement insuffisant. La formation continue a quasiment disparu. Les professeurs des écoles nouvellement formés ne maîtrisent pas les disciplines qu’ils auront à enseigner, à commencer par le français.

La priorité numéro un réside donc dans la nécessité d’avoir des maîtres compétents.

Beaucoup de formateurs des ESPE proposent une refondation complète de la formation initiale pour le premier degré, en s’inspirant pour cela de ce qui se pratique à l’étranger :

  • Création d’écoles de formation des maîtres intégrées à l’Université, avec cinq années d’études débouchant sur un Master.
  • Entrée après le bac, concours en fin de première année, comme pour médecine.
  • Parité chez les formateurs entre universitaires et praticiens du terrain.
  • Entrée dans le métier par une alternance progressive rémunérée.
  • Beaucoup de doctorants et de jeunes chercheurs ont des compétences reconnues pour participer de manière utile à la formation de ces maîtres (sociologie, psychologie, sciences de l’éducation…), mais sont pour le moment sans poste, et se retrouvent sans emploi avec bac+10. C’est le moment de les embaucher.